L'UMP en panne sur la 3ème circonscription de la Dordogne
Publié le 1 Mai 2010
Longtemps, la troisième circonscription de la Dordogne a été le fer de lance de la Fédération UMP de la Dordogne. Il faut dire que, de 1992 à 2007, l’équipe qui s’était constituée autour de son leader, Frédéric de Saint-Sernin, était particulièrement motivée et je sais, pour y avoir personnellement participé, qu’un véritable esprit de famille s’était développé au fil des ans et régnait au sein de cette circonscription qui n’avait de cesse de mettre en avant la filiation gaulliste de son engagement. Ce fût, pour moi, une aventure exceptionnelle qui, au-delà des divergences politiques que je peux aujourd’hui mettre en exergue, m’a permis de tisser des liens d’amitié durables et indéfectibles.
Bien sûr, il y eut parfois des tensions. Bien sûr, la volonté inconditionnelle de porter la voix du gouvernement de l’époque (en dehors de la période Jospin) nous amena, trop souvent, à nous éloigner de la flamme gaulliste. C’est, d’ailleurs, à cette époque que j’ai découvert que l’exercice militant pouvait, parfois, engendrer des cas de conscience entre le désir de ne rien céder sur le plan des convictions et la nécessité de supporter un homme ou un parti politique dont les prises de position pouvaient s’en éloigner. A titre personnel, je n’ai, par exemple, jamais approuvé le projet de modification constitutionnelle portant la durée du mandat présidentiel à cinq ans et me suis souvent mis en retrait du mouvement auquel j’appartenais, s’agissant de la construction européenne, lorsque celui-ci a pris son virage « eurobéat ».
Puis, pour parodier une formule empruntée à Yves Guéna (dans un contexte différent), avec le départ de Frédéric de Saint-Sernin, sont arrivés "les temps ordinaires". Certains ont voulu reprendre en main cette circonscription. Ils ont, sans scrupule et avec un autoritarisme qui n’était fondé sur aucune véritable légitimité, donné des leçons d’organisation. Exit la période "de Saint-Sernin", on allait voir ce que l’on allait voir… Et on a vu.
Pour ceux qui ont continué à adhérer, le constat est amer. La vie militante de l’UMP semble, aujourd’hui, en panne sur la troisième circonscription de la Dordogne. Certes, le nombre d’adhérents UMP doit encore y être conséquent mais l’animation de la circonscription laisse perplexe nombre de militants. J’en veux pour preuve l’immobilisme du site internet qui était censé devenir "un lieu privilégié pour commenter la politique locale et nationale", "un espace dédié au dialogue et à la réflexion". Apparemment, point de commentaire, point de dialogue et encore moins de réflexion. Depuis le début de l’année, deux articles ont été publiés sur ce blog. Un, le 9 janvier 2010, suite à la disparition du regretté Philippe Séguin (avec un clin d’œil bienveillant au combat que ce dernier mena contre le traité de Maastricht en 1992… alors que l’auteur de l’article s’est personnellement engagé derrière la liste de Dominique Baudis à l’occasion des élections européennes de juin 2009… comprenne qui pourra). Un second, le jeudi 4 mars 2010, pour annoncer la réunion qui devait se tenir, dès le lendemain (quel sens de l’anticipation !...) à Nontron, dans le cadre des élections régionales. Deux articles en quatre mois dont un portant uniquement sur un rappel d’agenda… Peut-être un peu maigre pour alimenter la réflexion sur la toile.
Je sais qu’on me dira qu’il peut paraître prétentieux, pour un représentant de Debout La République, qui reste un mouvement encore mal connu et pas assez influent en Dordogne, de mettre en avant les difficultés de l’UMP sur ce même département. Ou que seule une forme de rancœur pourrait justifier la publication de cette tribune. Il n’en est rien. Je reste bien conscient de la force de frappe que représente, par rapport à Debout La République, l’UMP en Dordogne même ci ce département a toujours été une terre de mission pour la droite républicaine. Mais je souhaite, désormais, m’adresser plus directement aux militants de l’UMP de la troisième circonscription, à mes anciens compagnons de route, pour leur faire ouvrir les yeux et, qui sait, les convaincre de revenir à la source de leur engagement politique originel. Même si, je le sais, il faut aussi du courage pour quitter une "famille" que l’on a accompagnée durant de nombreuses années. Mais, à l'image de notre président, Nicolas Dupont Aignan, d’autres l’ont fait. Alors allez-y, osez !
Pascal BILLAT
Secrétaire départemental DLR 24